Mur Mitoyen
MO JUNSEOK & OH SANG EUN
Vernissage le 5 janvier 2019 à partir de 18h30
« Mur Mitoyen » est un terme qui définit un mur commun entre deux espaces, il appartient à l'un et à l’autre en même temps, ce mur est considéré comme une limite, pourtant n’importe quel propriétaire ne peut pas le posséder seul.
Ce jour-là, j’ai parlé le titre d’exposition avec Sang eun. Je connais elle et Junseok depuis longtemps, il ne s’agit pas seulement de comprendre leurs œuvres, mais aussi leur vie et leurs tempéraments.
Comme les jeunes artistes étrangers qui travaillent à Paris, ils se plongent en absorbant les deux différents contextes intellectuels et psychologiques, on trouvera de nombreux traces qui sont influencées par différentes cultures dans leurs œuvres.
En tant que les éléments distinguables, les noms et les apparences sont souvent traités comme des symboles de reconnaissance. Ils sont non seulement artistes coréens, mais aussi un arbre en croissance dont les racines tirent les nutritions des deux côtés de la frontière.
Puisque le mur sert de support à l’exposition d’art, le mur de notre exposition doit être un mur mitoyen qui expose une jolie position intermédiaire touchante.
WEI Lianxin
Mur mitoyen / Jeu de la vérité
OH Sang Eun et MO Junseok sont deux artistes nés en Corée, où ils ont grandi et étudié, avant de venir en France poursuivre leur formation. Des années durant, ils se sont heurtés au mur de la langue, au mur de la culture, au mur de la pensée et même au mur des habitudes alimentaires.Tantôt ils se sont réjouis d’avoir dépassé ces murs, tantôt ils ont perdu l’espoir de pouvoir les franchir jamais. L’un et l’autre ont aussi cherché à affronter le mur de la question existentielle, avec leur outil propre, l’art. A l’aube de 2019, l’exposition Mur Mitoyen est l’occasion pour JO Junseok et OH Sang Eun – également commissaire de cette exposition – de partager leurs murs avec le public, deux murs, Le mur entre le sujet et l’objet et Le mur de l’espace-temps.
OH Sang Eun, les murs variables et invisibles
OH Sang Eun travaille principalement avec de l’encre noire et des papiers traditionnels coréens, mais compte également le vinyle parmi ses matières de prédilection. Parfois apposant de l’encre sur le vinyle, elle travaille ensuite cette matière comme une gravure ou une estampe, parfois elle utilise le vinyle lui-même comme un grand pinceau.
Etudiante aux Beaux-Arts de Versailles, elle avait été impressionnée par les modèles vivants qui, dans chaque pose, parvenaient à faire passer une énergie et des sentiments. Cette énergie insufflée dans chaque pose des modèles lui faisait ressentir la force intérieure de ceux qui prient avec ardeur. Et cette énergie, ces sentiments, elle en retrouvait toute la force condensée dans la pierre. Ainsi l’artiste voit-elle un mur mitoyen entre l’homme et l’objet.
MO Junseok, une perfection écroulée
Les formes agglomérées et les lignes libres de MO Junseok nous font penser à La tour aux figures, de Jean Dubuffet, dans sa période de l’Hourloupe (1962/1974). Auparavant, Dubuffet avait travaillé sur les textures. Le travail de l’argile par MO Junseok semble suivre ce processus consistant à rechercher certains effets de matière.
Le mur mitoyen entre le pensable et l'impensable
A l'occasion de l'exposition Murs mitoyens, OH Sang Eun et MO Junseok présentent des murs bien éloignés d'un mur privatif hérité de Descartes, parfait, immobile et raisonné, mais des murs mitoyens imparfaits, flottants et sensuels. Les artistes nous déclarent que dans le contexte spatial et temporel de chacun, il existe, entre sujet et objet, entre homme et maison, des murs mitoyens de différents formes.
Selon Michel Foucault, la contribution la plus importante de Kant était de nous avoir montré le mur, à savoir les limites de l’espace logique où l’existence est déterminée par la pensée et où l’objet est déterminé par les moyens. Au-delà des murs, il y a l’infini. Au-delà de ce qui est pensable, il y a l’impensable. Même si nous ne pouvons penser que du point de vue limité, même si nous ne pouvons que rester à l’intérieur de ces murs, l’art nous rappelle sans cesse qu’il existe un autre monde qu’il nous est impossible de percevoir. Voilà qui nous ramène à la valeur rituelle de l’art, même si nous vivons dans une époque numérique d’où toute aura a déjà disparu.
SIM Eunlog