Agnes Veilhan

 

Née en 1957, de formation littéraire et linguistique en germanistique et en histoire de l’art, Agnès Veilhan a consacré plusieurs années à la traduction, à ses recherches sur l’expressionnisme allemand et sur Kandinsky et Schönberg tout en scrutant la complexité de l’engagement de l’artiste. Depuis le début des années quatre-vingt l’oeuvre du peintre Judith Wolfe3 dont elle est collectionneur, renforce sa conviction en la vitalité et l’intensité de la présence au monde d’une création artistique visuelle contemporaine.

Exposant depuis 1998, elle collabore très étroitement à la création en 2003 du collectif ARTCITE jusqu’en 2008 à Fontenay sous-bois. Depuis 2006 elle fait partie du collectif d’artistes qui a ouvert le pôle de création artistique LA FONDERIE, ancienne usine d’aluminium située au coeur du vieux village.

En tant que plasticienne photographe, elle réalise des installations avec Thierry Régnier et Luc Arrignon : la fontaine perpétuelle « Eau vive », le cube d’eau noire « Magma de mémoire en crue profonde », la projection « Songeons aux eaux d’ici et d’ailleurs sur les berges du Thérain » pour les Noctambules du collectif Arc en Terre dans le cadre des Invitations d’artistes de la Région Picardie. 

En 2013 Agnès Veilhan crée le projet Hommage des Arts plastiques à Charlotte Delbo par les artistes de La Fonderie, dans le cadre du centenaire de la naissance de cette grande dame de la littérature, résistante déportée à Auschwitz. Cet événement fut un moment fort de partage et de créativité artistique personnelle et collective pour les artistes de La Fonderie et leurs invités. La qualité des oeuvres et du projet soutenue par l’association des amis de Charlotte Delbo5, la ville de Fontenay et les mairies des Vème et IIIème arrondissements de la ville de Paris donna lieu à cinq manifestations.

Agnès Veilhan explore le regard pictural à travers la photographie au croisement de l’eau, de la terre et de la lumière depuis 20 ans. Elle travaille à Fontenay sous-bois et partout où l’eau traverse la vie des cités, où les hommes ont tenté de la dompter. Le long des fleuves, des mers et des océans, de la pointe de la Bretagne à Douarnenez, Ouistreham par le canal de Caen, Mers les Bains, le Tréport, le Port de Bruxelles, le port de l’Arsenal à Paris vers Rome Padoue Venise Toulon Marseille Nice Beyrouth... elle sonde la  Sorgue le Rhône la  Loire  la Vie la Marne le Tibre la Seine.... et regarde la peinture en mouvement : lumière, matière, souffle de  liberté éphémère et permanente enfin.

« Photographs  turning reality to its abstract essence... give you  a new viewpoint of the world. »

L’artiste Avtarjeet  DHANJAL  résume par  ces  mots la  dualité  essentielle  de la recherche qu’Agnès définie comme une abstraction parfaitement fidèle au réel. Un réel que chacun regarde sans le voir, concentré ici dans un faisceau de mouvement en lumière et d’espace en perspectives. Les mots de Kandinsky remontent à la surface.

« Quand... par un point de vue qui nous échappe encore, ... alors peut-être résonnera un accord (abstrait-réel) ... »